Se lancer et réussir aux USA, un rêve pour beaucoup mais pas gagné d’avance surtout quand on est une jeune marque et étrangère. Le Slip Français, aidé de BETC, est sur la bonne voie grâce au road trip médiatisé de son mannequin tombé amoureux… et trois atouts : sa pertinence, sa fraîcheur et du crowdfunding.
Indéniable quand on s’appelle Le Slip Français, il y a un petit côté franchouillard revendiqué. Mais en fait, rien de nostalgique dans cette dénomination un poil frondeuse où tout est conçu en mode prospectif, moderne et décalé sur fond de qualité et de savoir-faire national. Un savant cocktail alliant expérience, créativité et audace qui donne envie et qui a inspiré BETC, son agence de pub, qui l’accompagne depuis quelques années. Le tandem vient encore une fois de relever un pari : faire parler d’elle pour ouvrir avec succès la première boutique de cette jeune marque de sous-vêtements à Los Angeles.
L’image universelle du french lover portée par un mannequin en plastique
Et jusqu’au-boutiste dans son positionnement, cette nouvelle campagne baptisée « The very love trip » s’est naturellement articulée autour de l’image universelle du “French Lover”. Avec une surprise de taille, car le héros n’est pas un bellâtre en chair et en os mais Léo, le mannequin en plastique du Slip Français qui tombe raide dingue de Sherry, une beauté californienne (en plastique aussi), après qu’ils se soient rencontrés durant la Fashion Week parisienne. Un coup de foudre très vite contrarié quand Sherry est subitement ramenée de force dans sa ville natale : Los Angeles. Léo ne l’entend pas de cette oreille car « leur amour n’est encore qu’un bourgeon en plastique » ! Alors pour donner une chance à leur histoire, il décide de partir à la recherche de sa belle. Mais pour financer son projet estimé à 30 000 euros, il se tourne vers Kickstarter et implique le public américain. Normal même une poupée pour vitrine vit avec son temps ! Permettant ainsi aux gens de participer au projet en achetant la collection limitée réalisée par la marque pour l’occasion et d’aider Léo à atteindre son but.
Une épopée pleine de rebondissements menée à travers les USA, et au fil d’événements ou de salons auxquels participe la marque. Filmées (Curveball Prod), ses aventures ont été régulièrement diffusées en direct sur ses réseaux sociaux (Facebook, Twitter, Instagram), mais aussi relayées dans la presse. En rencontrant ainsi directement les Américains et en attirant l’attention des médias locaux et français sur cette romance, la marque a bel et bien réussi à se faire connaître tout en surfant sur la métaphore du Big American Dream. Non seulement la cagnotte a dépassé les 30 000 euros espérés mais en plus le pop up a bien été ouvert à Los Angeles. Quant au happy end, il suffit de regarder ce « The Very Love Trip »… sur la plage, évidemment !
Sortir du lot sur des marchés conventionnels : un exploit créatif, terrain et digital
Avec cette opération cette jeune marque démontre sans se prendre au sérieux que son appellation/clin d’œil n’est en rien de la provocation gratuite. Mais juste une démonstration supplémentaire que les produits français et estampillés en tant que tels ont un avenir et qu’il faut en être fiers. Tout vient de son fondateur, Guillaume Gibault qui a osé lancer son affaire 100% française en 2011. Et qui tout de suite a su marier les atouts traditionnels et les outils d’aujourd’hui pour fabriquer, distribuer et communiquer. Comme en témoigne son développement autour de 120 modèles de sous vêtements et autres accessoires (sacs, espadrilles, T-shirt, charentaises, maillots…). Ainsi que les campagnes « Le Changement de slip c’est maintenant » détournant les affiches de la campagne présidentielle 2012, ou encore la délirante « La surprise du Chef ». Une saga portée également par des produits « révolutionnaires » comme « Le Slip qui sent bon », l’ouverture d’une boutique à Paris en 2014 ou des collaborations avec d’autres marques (Princesse Tam Tam, Vuarnet, Claudie Perlot, Saint James…), sources de diversification et de collections capsules. Sans compter le sponsoring sympathique de ce baroudeur français, qui depuis 2013, alimente la rubrique « Slip Time ». En se photographiant partout où il va dans le monde dans la même position, façon 3ème République, et en portant uniquement mais fièrement un Slip Français. Le label France est décidément très bien porté même en dessous de la ceinture !